Confiance, interactions et théorie des jeux 2

Afin d’y voir plus clair sur les interactions induites par le mécanisme d’un jeu à somme non constante, intéressons nous au dilemme du prisonnier. Bonnie & Clyde viennent de se faire arêter par la police qui décide de les interroger séparément. A chacun d’eux, on offre le choix suivant : se taire (coopération) ou balancer son complice (trahison). Avec des conséquences bien différentes en fonction des situations. Si Bonnie et Clyde se balancent mutuellement, ils prennent chacun 4 ans de prison. Si l’un balance son complice alors que l’autre se tait, le traître ressort libre alors que l’autre fait 3 ans de prison. S’ils se taisent tous les deux, on ne peut pas les inculper pour le braquage alors on les inculpe pour un délit mineur et ils font chacun seulement 1 an de prison. A première vue et de manière globale, la solution collaborative (chacun des deux se tait) est certainement la meilleure pour cette petite communauté de deux malfaiteurs :  ils s’en tirent avec deux ans de prison cumulés. Cependant, si on se place du point de vue de chacun des deux malfaiteurs, la situation n’est pas aussi évidente puisque, quelque soit l’hypothétique choix de l’autre, l’un a toujours intérêt à le trahir. Et la solution non collaborative (chacun des deux balance l’autre) risque d’être adoptée malgré les huit ans de prison cumulés. On s’aperçoit que l’évolution de la confiance vers un mieux collectif peut être très vite remplacée par l’installation de la méfiance guidée, de manière égoïste et égocentrique, par l’objectif d’un mieux individuel. Qui conduit malheureusement et irrémédiablement à un moins bien collectif (le fameux équilibre de Nash).

le dilemme du prisonnier | coopération et trahison | du mieux individuel vers le moins bien collectif

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